Après un petit déjeuner qui aurait satisfait n'importe lequel bûcheron, nous partons avec notre guide Franklin d'Intagtours pour nous rendre sur le plateau au sommet de la montagne située derrière le Complexe Termas Nangulvi où nous habitons pour deux jours. Nous montons le difficile chemin avec le camion du Complexe. Un seul côté de cette montagne permettait la construction d'un chemin. Les trois autres côtés ne sont propices qu'à l'escalade.
Le chemin devient tellement difficile que nous devons faire les deux derniers kilomètres à pied. Et c'est tant mieux car la vue sur la vallée est saisissante. On ne s'en lasse pas. Tout au long du chemin jusqu'à la ferme écotouristique Wariman, notre guide Franklin nous donne d'excellentes explications sur tout ce qui suscite notre intérêt. C'est un autodidacte qui parle de tout avec intelligence et beaucoup gros bon sens. Il connait bien les plantes et leurs vertus, l'écologie, le développement durable et communautaire, l'écotourisme, etc
Un peu plus loin nous voyons très bien la chute où nous sommes allés marcher hier. Elle semble si petite perdue dans ces grosses montagnes!
Puis nous passons juste à côté de la grande pyramide, l'une des 42 qui se trouve sur ce plateau. Les indiens Kora ont habité ici durant des millénaires. La pyramide qui fait 82m de côté à la base date d'au moins 3500 ans! Et comme elle est faite en terre, pourquoi ne pas cultiver du maïs sur ses faces?
Nous arrivons finalement à la ferme vers 10h30. Nous dégustons une savoureuse limonade tout en jasant avec Don Jorge Pereira l'un des quatre frères et soeur propriétaires de la ferme, du musée, du site archéologique, des sentiers, des logements à prix raisonnables, du camping, de l'arboretum, des sentiers aménagés et des deux tyroliennes dont la plus longue et la plus haute en Amérique du Sud. Une belle entreprise familiale qui protège et met en valeur ce site extraordinaire.
Nous faisons la visite de l'arboretum, du sentier, du musée et de la pyramide avec Jorge. Une visite cinq étoiles! Cinco estrellas! Jorge est un passionné de sa terre, d'écologie et d'archéologie. Il faut l'un des ardents opposants au projet de mines de cuivre de la compagnie canadienne Coopers il y a quelques années. Ce projet mettait en péril la qualité de l'eau de 19 rivières de la région. Et quand on sait ce qu'on fait les minières canadiennes en Amérique du Sud, on comprend très bien ces gens de s'opposer à ces pollueurs dont le seul intérêt est le rendement aux actionnaires. À force de manifestations, d'actions éducatives et politiques, les habitants de la région ont gagné une manche, peut-être la partie. Mais ils restent vigilants car la menace demeure.
Du haut de la falaise, on voit bien le complexe d'eaux thermales Nangulvi. Et toujours notre belle chute d'hier juste en face un peu plus loin. Ce qu'elle est belle!
On ne s'attendait pas à cela! Le petit musée est un bijou! Lorsque les frères labouraient et qu'ils sentaient quelque chose de dur sous la charrue, ils s'arrêtaient, creusaient délicatement à la main et avec des précautions dignes des archéologues, ils mettaient en lieu sûr ces vestiges du passé. Le petit musée nous en met plein la vue. Pourquoi les Kora sont-ils disparus et ont-ils abandonné tous ces biens derrière eux? On ne sait pas. On sait qu'ils avaient des petites mines et savaient déjà faire des haches en métal il y a 7500 ans! Ils étaient en avance sur l'Europe à cette époque.
Nous passons ensuite dans une autre pièce où les frères ont installé des météorites trouvées sur leur terre. Selon Jorge, la plus grosse aurait des vertus de guérisons en équilibrant les énergies positives et négatives. Un lit surélevé est installé dans la pièce pour qui voudrait un traitement énergétique à l'aide de cet objet insolite. Espérons qu'Hélène aura moins de problèmes d'arthrose dans ses mains...
Et nous terminons la visite en allant sur la grande pyramide. On se déchausse avant et c'est pied nus que nous montons sur un flanc dans une allée bordée d'amarilys puis de maïs. On voit très bien d'autres pyramides un peu plus loin sur la ferme.
Il est déjà 13h30 quand nous terminons notre visite. Deux kilomètres de marche pour nous rendre à la route carrossable et nous redescendons dans le gros camion conduit par Andres le gérant du Complexe Nangulvi. Nous allons tout de suite manger car la période du dîner se termine à 15h. Une autre soupe nouvelle au menu avec le poulet, le riz et les fèves! Mioum!
Nous allons ensuite voir Franklin qui est en train d'essayer de nous organiser quelque chose de spécial pour demain et après-demain avec l'une de ses amies qui guide dans le petite village d'El Chontal. Pendant qu'il fait ces démarches, nous allons prendre un petit bain dans l'une des piscines chaudes remplies de belle eau pure durant la nuit dernière. Un délice après notre longue randonnée et notre visite guidée sous un soleil bien présent. Une demie-heure plus tard, Franklin nous confirme la possibilité et nous indique le prix global incluant logement, repas et guide. Marché conclu!
Nous le remercions généreusement et retournons à la piscine pour nous délasser en prenant un verre de Pilsener, l'une des bières les plus populaires en Équateur. Vers 17h00, on retourne à la chambre pour le ménage des photos puis je vais m'installer près du bureau du gérant pour écrire et publier le blogue. En sortant de la piscine, on croise un groupe d'une trentaine d'étudiants du Québec. On n'en avait croisé un autre au Parc Condor à Otavalo. Il semble donc que l'Équateur soit très populaire pour les écoles du Québec.
Nous allons souper vers 20h. Pas grand chose au programme ce soir: bagages, lecture et coucher pas trop tard comme à l'habitude.
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