lundi 29 février 2016

De Cotopaxi à Latacunga

Lundi le 29 février. De Cotopaxi à Latacunga

Je n'ai pas très bien dormi la nuit dernière. À partir de 3h du matin je me réveillais aux 5-10 minutes à cause d'une légère apnée du sommeil due à l'altitude. On se lève peu après 6h et on va prendre un café à 7h. Au menu pour le déjeuner, des crêpes aux fruits avec chocolat maison. Un délice!  Mais pas de vue ce matin.  Nous avons été chanceux ces derniers jours!



À neuf heures, nous prenons un taxi avec Johannes et Carina, les deux jeunes allemands sympathiques. Nous nous faisons laisser le long de la Pan Américaine à Machachi et moins de cinq minutes plus tard, nous arrêtons un bus qui passe sur la route. Hélène peut s'assoir au bout de cinq minutes mais je reste debout durant une heure. Nous débarquons près de la ville sur la route et prenons tout de suite un autre bus qui nous mène au terminus de Latacunga. Là, nous prenons un taxi jusqu'à notre petite auberge, l'hostal Tiana. Ils avaient bien reçu notre réservation par Internet il y a quatre ou cinq jours mais personne ne nous avait envoyé de confirmation. Nous avons une jolie petit chambre qui peut loger cinq personnes. Ce qui est agréable ici c'est aussi le service conseil et les tours offert par leur petite agence affiliée Tovar expeditions. La préposée, Veronica, nous renseigne très bien sur toutes les possibilités relatives à la boucle Quilotoa tant pour les transports, les horaires, les hébergements que pour les sentiers de randonnée pour lesquels d'ailleurs elle nous remet les cartes et les explications. Quel excellent service! Nous avons maintenant tout en main pour préparer notre programme autonome pour les quatre prochains jours.

On prend une heure pour se remettre à jour dans les courriels et le blogue. Puis, nous allons ensuite visiter un peu les alentours et diner dans un petit restaurant qui offre des menus du jour. Le centre-ville n'est pas dénué de charme du tout. Le beau grand parc central est bordé par la cathédrale, le Palais municipal et le palais du gouvernement provincial. Tout près de là un autre joli parc et l'université des forces armées.






Vers 15h nous retournons à la chambre pour finaliser notre programme autour de Quilotoa, préparer notre matériel essentiel et réserver une chambre pour la fin de semaine prochaine à Baños. Nous allons ensuite refaire un petit tour à la Place Vicente Leon ainsi que dans les rues en périphérie. Nous sommes surpris de voir le nombre de Places mais aussi un peu déçus de l'architecture moderne en ciment qui remplace peu à peu les bâtiments anciens.




Nous revenons à la chambre vers 18h : courriels, téléphones, blogue et puis nous allons prendre un souper léger sur la rue d'à côté. Nous revenons vers 20h, terminons les préparatifs pour demain et nous mettons au lit de bonne heure. J'ai du sommeil à rattraper. En espérant que la légère différence d'altitude avec hier fera la différence pour l'apnée du sommeil.

Quatre jours près du volcan Cotopaxi

Vendredi le 26 février. De Quito au Volcan Cotopaxi

Nous prenons un taxi tout de suite après déjeuner pour nous rendre à l'hôtel Secret Garden Quito. On a le temps de prendre un café en admirant la ville sous un autre angle avant notre transport pour le Secret Garden Cotopaxi n'arrive.



Nous partons vers 10h30. La première heure vers le sud s'effectue sur la grande route. C'est nuageux et on ne voit pas grande chose. J'ai peine à demeurer les yeux ouverts. Puis à la petite ville de Machachi, nous obliquons pour prendre une route de pavés très cahoteuse qui nous amène à l'auberge au bout d'une autre heure. 

L'endroit est magique même si on ne voit absolument pas le volcan Cotopaxi qui lui fait face aujourd'hui. Nuages obligent. Nous avoir droit à un excellent accueil et vers 12h30 nous allons manger à la grande table où se restaurent tous les clients. Une soupe de quinoa et patates. On ne l'avait pas encore eue celle-là. L'auberge est pleine comme presque toujours. La clientèle se compose d'une quarantaine de jeunes de 18 à 30 ans en plus des deux sexagénaires que nous sommes. Ce n'est pas vraiment la première fois que cela nous arrive car nous aimons le dépaysement et le grand confort n'est pas une obligation. La plupart des jeunes sont très gentils avec nous et viennent jaser de voyage bien entendu.









À 14h nous partons avec un petit groupe sous la pluie pour aller découvrir deux petites chutes. Burke, notre guide, un voyageur qui se repose ici durant quelques mois tout en faisant du bénévolat contre gîte et couvert, nous fait marcher dans la petite rivière durant 45 minutes pour nous rendre à la chute. Il faut aller lentement pour éviter de tomber car les roches sont glissantes. Quatre jeunes se laissent convaincre de sauter au pied de la plus petite chute. L'eau est froide ici à 3500 m d'altitude. Ils sont bien courageux. 

Nous retournons en partie par le ruisseau puis par un sentier dans la forêt nuageuse aux arbres couverts de mousses. Petite pause de 30 minutes dans notre chambre et il est déjà 17h, l'heure de la collation et de la planification du programme de demain. Nous jasons avec d'autres jeunes puis allons prendre une petite marche dehors. Plusieurs jeunes s'amuse sur le terrain à jouer aux poches ou au frisbee.

Mais la pluie reprend et en attendant d'aller souper, je trie les photos et écrit le blogue pendant qu'Hélène lit sur nos destinations de la prochaine semaine.

À 19h nous allons souper. Une excellente lasagne aux épinards avec de la salade et un gâteau au chocolat pour dessert. On jase avec nos voisins de table qui viennent du Colorado, du Nouveau-Brunswick, de l'Alaska et du Québec. Ce sont de bons vivants et en plus c'est l'anniversaire de l'un d'eux aujourd'hui. Alors ça tinque en grand! Ce qui fait que vers 20h, on s'en va dans notre «cabina» où nous préparons notre matériel pour la sortie de demain matin. Une belle surprise nous y attend : le personnel nous a allumé un beau feu dans le petit poêle à bois situé au rez-ce-chaussée. Il fait déjà bien chaud dans la chambre au deuxième étage. On se met au lit et à la lecture dès 20h30 jusqu'à ce que le sommeil nous gagne.













Samedi le 27 février. Cotopaxi. Jour 2

Nous nous levons vers 6h15 après une excellente nuit. Ce matin le temps est splendide et cela s'enligne pour un ciel dégagé et peut-être la vue sur le volcan Cotopaxi situé à quelques kilomètres en face de nous de l'autre côté de la vallée. Avec ses 6000 m d'altitude, son sommet couvert de neige et de glace est plus souvent qu'autrement caché par les nuages, parfois des jours durant. Il a fait éruption l'automne dernier et l'auberge a du fermer ses portes durant un certain temps, question de sécurité. Nous allons prendre un café à 7h en attendant le petit-déjeuner à 7h30. Il y a bien de l'animation à la cuisine. 

Nous partons à 8h30 avec Burke comme guide. Les 6 ou 7 jeunes qui nous accompagnent se sont couchés très tard hier et plusieurs ont ingurgité une bonne quantité d'alcool. Ce qui fait qu'on sera probablement à armes égales avec eux pour la dure montée qui part de l'auberge à 3500 m et nous amène à 4220 m au sommet du volcan Pasochoa situé juste derrière nous.

Cela nous prendre presque trois heures pour arriver au sommet. Ça grimpe à pic par bouts. Et on doit s'arrêter régulièrement quelques minutes pour reprendre notre souffle. On ressent bien l'effet de l'altitude. Nos poumons et notre cœur doivent compenser pour l'air raréfié. Mais le paysage est vraiment magnifique. Derrière nous, le Cotopaxi se laisse admirer dans sa presque totalité. Et tout autour de nous, c'est la forêt arbustive humide au début et le paramo ensuite, le type de prairie naturelle que l'on retrouve si souvent en altitude dans les Andes.

La vue sur 360 degrés au sommet du volcan nous couple le souffle. Wow! Nous mangeons avidement les sandwichs apportés par Burke. Il a même apporté de la tisane chaude pour tout le monde. Un vrai bon guide qui prend son travail au sérieux.

La descente se fait beaucoup plus rapidement même si certains passage très à pics et boueux méritent que l'on prenne tout notre temps pour place les pieds à la bonne place. On se félicite d'avoir nos bottes de randonnées et nos bâtons de marche avec nous. Les autres en arrachent parfois avec leurs espadrilles à semelle lisse ou pire encore, avec leurs souliers de ville...

Nous arrivons au Secret Garden vers 13h30 et on ne se fait pas prier pour avaler le riz et les pois chiches qui nous sont servis pour dîner. Un petit morceau de gâteau aux bananes et un thé pour terminer et c'est le temps d'aller prendre une bonne douche, de laver quelques vêtements et de faire une bonne petite sieste réparatrice.

Vers 16h, je me rends au bâtiment principal pour faire le ménage des photos et écrire le blogue. C'est plus confortable qu'à la chambre pour ce faire.

À 17h c'est la rencontre préparatoire pour les activités du lendemain. Nous nous inscrivons pour la randonnée en vélo de montagne. Nous mangeons quelques nachos avec de la guacamole puis allons paresser dans les hamacs sous la véranda. Il pleut un peu et donc pas de vue. Nous jasons avec quelques personnes et retournons à la cabina pour lire un peu avant souper.

Vers 19h nous allons souper. Le samedi soir c'est la soirée des hamburgers sur feu de bois avec frites maison. Un peu de vin avec cela et c'était vraiment très bon. Nous jasons toute l'heure du souper avec les voyageurs qui partagent notre table. Nous retournons à la chambre vers 20h30. Deux jeunes bénévoles sont en train d'allumer un feu dans notre poêle à bois. Parfait! Cela chasse l'humidité! Nous lisons jusqu'à épuisement, soit moins d'une heure. La journée fut tout de même assez énergivore.




















Dimanche le 28 février. Cotopaxi. Jour 3

Il fait encore un temps merveilleux lorsque nous nous levons vers 6h30. Le volcan Cotopaxi, à peine voilé par quelques petits nuages nous éblouit de la digne splendeur. Il nous fait même un clin d'oeil par la fenêtre de la salle à manger.

Après le petit-déjeuner, à 8h30, nous partons avec huit jeunes et deux guides chauffeurs dans deux voitures pour nous rendre au Parc National Cotopaxi. En passant, nous arrêtons prendre des vélos pour les jeunes. Les nôtres sont déjà sur la voiture de notre guide Darwin. Nous nous rendons à un petit lac situé à quelques kilomètres de la base de l'immense volcan Cotopaxi. C'est là que l'on descend les vélos des toits et que l'on amorce notre randonnée d'une douzaine de kilomètres environ.

Nous grimpons une pente douce durant les premières quinze minutes mais ensuite c'est une longue descente jusqu'à la fin. Si ce n'était de la condition passable de la petite route, de la planche-à-laver en grande majorité, on pourrait rester assis sans presque pédaler. Mais comme les bosses, les trous, les roches et les trappes de sables mous se succèdent sans fin, nous préférons rester debout durant presque tout le trajet. C'est beaucoup moins dur sur le dos et les fesses! 

Les jeunes sont partis à toute vitesse dès le début. La plupart étaient habillés trop légèrement pour l'altitude (3800 m) et ils ont du vouloir se réchauffer. Ou pour eux c'était un jour d'activité sportive et contrairement à nous, ils n'avaient pas le goût de s'arrêter souvent et de se retourner pour regarder le volcan et le paysage très spécial qui nous entoure.

Nous cheminons au milieu d'une prairie parsemée de milliers de rochers projetés ici par le volcan lors d'une éruption dans la première moitié du XIXième siècle. Certains pèsent plusieurs tonnes et de retrouve à près de dix kilomètres du cratère. Dans un certain sens cela nous donne une mesure de la puissance démesurée d'un volcan.

Au bout d'une heure et quart de descente nous arrivons à un pisciculture où l'on élève des truites arc-en-ciel. Nous suivons de près le groupe de jeunes car l'un deux a descendu une pente trop rapidement et a fait une très mauvaise chute dans la roche et le gravier. Résultat  un genou et les bras pleins de coupures. L'une des jeunes est qualifié en premiers soins et s'applique à enlever le gravier des blessures et à nettoyer le tout.

Il y a un étang de pêche à la pisciculture et chacun de nous peut pêcher sa truite pour le dîner que l'on prendre au petit restaurant sur place. Hélène et moi capturons notre poisson en moins de dix secondes chacun. On se promène ensuite sur le site en attendant que tous les autres aient attrapé leur poisson. Étonnamment, ce n'est pas aussi facile pour tout le monde. Certains en sont à leur première expérience de pêche et ne réussissent pas à ferrer aucune prise. 

Finalement on réussit à avoir le compte de dix poissons et nous pouvons diner vers 12h30. J'aurais aimé pouvoir dire que c'était délicieux mais ce serait mentir. Comme bien du poisson de pisciculture, la chair pourtant bien rosée goûtait la moulée ou la vase ou les deux. J'avais entendu dire qu'à la pisciculture de St-Mathieu en Abitibi, on faisait jeûner les truites une semaine avant de la abattre, justement pour enlever ce goût caractéristique que les moulées commerciales donne aux poissons. En tous les cas, nous on a pas aimé mais d'autres ont semblé apprécier.

Nous revenons à notre auberge pour 13h30. On jase un peu avec de jeunes allemands avec qui nous avons sympathiser depuis le début de notre séjour ici et on convient avec eux de partager un taxi pour nous rendre à la route nationale demain.

Ensuite nous allons à notre cabina pour prendre une bonne douche et laver quelques morceaux de linge. Une petite sieste pour reprendre des forces et c'est l'heure du ménage photo et du blogue. À 17h, nous allons à la collation et c'est là que nous commandons notre taxi pour demain matin.

Nous jasons avec plusieurs personnes dont un couple de 70 ans de l'Arizona qui viennent d'arriver aujourd'hui, un femme de l'Oregon qui fait du canot de rivière comme nous et les deux jeunes allemands qui sont si gentils. Nous retournons ensuite lire un peu à la chambre puis revenons à la salle à manger pour 19h. 

Au menu, saucisses, patates, sauce et légumes et un gâteau aux graines de chia. Nous jasons avec une jeune allemande qui vient de terminer des études au Chili. Que c'est donc agréable de rencontrer des jeunes qui ont de si beaux projets.

Nous retournons à notre chambre vers 20h30. Un petit feu de foyer nous y attend comme à l'habitude.  Lecture et dodo sont au programme de la soirée qui n'est déjà plus très jeune.