Jeudi le 17 mars. De Zamora à Loja à Catamayo à Quito avec un détour par le Sanctuaire de El Cisne
Avoir avoir pris un bon petit-déjeuner en face de l'hôtel Samuria qu'on a tant apprécié, nous allons prendre le bus de 9h pour Loja. Nous défaisons notre chemin et contemplons de nouveau les hautes montagnes brumeuses et les vallées profondes où coulent des rivières tumultueuses alimentées par d'innombrables cascades de toutes les tailles. Le trajet se fait en 1h30 seulement au lieu de deux heures pour l'aller. Notre chauffeur est plus cowboy et probablement qu'il peut prendre sans risque plus de vitesse en montant qu'en descendant.
Nous avons à peine le temps d'entrer dans le terminus de Loja qu'on saute immédiatement dans un autre bus à destination de Catamayo. C'est dans cette petite ville située à 45 minutes de Loja que se trouve l'aéroport régional. On monte 15 minutes puis on descend durant 30 minutes jusqu'à 1200 m d'altitude environ. Il fait chaud et sec ici. Nous débarquons du bus à la grande place et après avoir discuté avec un taxi nous décidons d'aller faire un tour au petit village de El Cisne situé à 34 km de Catamayo dans les montagnes. C'est qu'il est à peine 11h30 et notre avion n'est qu'à 17h20. On ne va pas passer huit heures à attendre à l'aéroport tout de même!
Pourquoi aller à El Cisne? C'est que depuis que nous sommes dans la province de Loja on n'a abondamment entendu parler de Vierge de El Cisne aussi appelée Notre Dame de El Cisne. C'est la protectrice de la ville de Loja et sur toute les anciennes cartes postales de Loja, elle flotte dans le ciel au dessus de la ville. On lui attribue de nombreux miracles depuis quatre siècles. L'autre jour, au parc du téléphérique invisible de Loja, un employé de la ville nous a raconté plein d'histoires de miracles attribués à la Vierge tout en exhibant plusieurs photos d'elle sorties de son portefeuille. «Regardez comme elle est belle» nous dit-il. «Une vraie poupée!». On prend cela très au sérieux par ici.
Nous parcourons donc le trajet jusqu'à El Cisne en 40 minutes à bord de notre taxi-camionnette. En cours de route, sur les bords de la longue et sinueuse côte qui mène au village, on retrouve des stations de prières qui sont en fait des étapes d'un chemin de croix effectué par les pèlerins, surtout lors des grandes festivités au mois d'août. Il y a les nouvelles qui sont peintes et les anciennes qui sont des statues. Ces dernières tombent en désuétude mais je suppose qu'on n'a pas osé les démolir. En août, une procession part du Sanctuaire et se rend jusqu'à Loja. Cela prend plusieurs jours!
Un
peu plus loin, à quelques kilomètres du village, nous voici à
l'endroit où a jailli la source miraculeuse. En 1796 alors qu'un
jeune péruvien atteint de tuberculose faisait un pèlerinage à El
Cisne et mourait de soif, il a adressé à la Vierge une prière la
suppliant de lui sauver la vie. Soudainement devant lui est apparu
une source d'eau fraîche à laquelle il s'est abreuvé et il faut
ainsi guéri de sa maladie mortelle. On prend quelques photos et on
se retient pour ne pas en boire ni en acheter un quatre litres.
Et
finalement, après bien des tournicotis tournicotas, nous arrivons au
village de El Cisne. Le Sanctuaire Basilique est éblouissant au
travers des humbles maisons du petit village étagé. Construit
entre 1930 et 1934, c'est en fait la quatrième construction depuis
la fondation en 1594.
Nous
visitons la Basilique en prenant notre temps. Il y a peu de fidèles
en ce jeudi mais on dit que c'est plein les fins de semaines. Les
touristes religieux affluent de partout en Équateur et d'autres pays
aussi.
Derrière
la toute petite statue qui ressemble effectivement à une poupée, il
y a un escalier qui mêne derrière elle. Là, les gens déposent
derrière la vitrine qui protège la Vierge, de la monnaie et des
photos. Cela donne plus de chance à tes vœux d'être exaucés à
ce qu'il semble.
Nous
faisons le tour du bâtiment de style gothique pour l'admirer sous
toutes les coutures. L'architecte Italien s'est fait plaisir. On
aime particulièrement les dragons dispersés un peu partout sur la
structure. Ça nous rappelle de beaux temples vus en Chine l'automne
dernier.
Vers
13h nous allons manger à un petit restaurant situé devant la
Basilique. Spécialités locales. Excellentes! Puis nous retournons
à Catamayo où notre taxi nous laisse à l'aéroport.
Trois
heures à attendre! C'est le temps de faire le ménage des photos et
d'écrire le blogue. On se paie une crème glacée puis nous passons
à la sécurité et finalement c'est l'embarquement. Rien de
spécial jusqu'ici. Mais c'est au décollage que s'ajoute un peu de
piment. La piste est relativement courte et fait face à la haute
montagne, dans un sens ou dans l'autre. Alors l'avion décolle avec
plus d'angle que d'habitude et monte ensuite en spirale avec un angle
plutôt prononcé. Cela prend au moins cinq bonnes minutes avant que
l'on dépasse la cime des montagnes qui entourent la vallée de
Catamayo et que le pilote ne puisse diminuer le régime des moteurs.
Le vol de passe sans incident. Un peu avant d'arriver à Quito, on
aperçoit très bien le sommet enneigé d'un haut volcan au dessus
des nuages, probablement le Cotopaxi.
Nous
prenons un taxi de l'aéroport jusqu'à notre base à Quito,
l'appartement de Doris. Encore un 45 minutes qui s'ajoute aux huit
heures de transport aujourd'hui. Y avoir pensé, on aurait pris une
chambre d'hôtel à l'aéroport. Le prix aurait été semblable au
prix de la chambre chez Doris et des deux courses de taxi pour y
aller et pour revenir à l'aéroport dès demain matin. On se serait
épargné 1h30 à 2h de route... Enfin, on n'y a pensé trop tard et
on n'allait certainement pas annuler Doris à la dernière minute.
Nous
laissons nos bagages à la chambre sans les défaire et allons souper
dans un petit restaurant italien situé au coin de la rue. Nous y
sommes déjà allés deux fois. Assez bon et prix abordable et
surtout pas loin avec un trajet sécuritaire le soir.
Nous
revenons à la chambre à 20h30 pour prendre une bonne douche et nous
préparer pour le nouveau départ demain. Destination :
L'Amazonie, dans le Parc national Cuyabeno. Une heure d'avion, deux
heures de bus et deux heures de pirogue à moteur. C'est loin!
Avis
à nos lecteurs : Je ne crois pas qu'on aura accès à Internet
si loin dans la jungle. Donc le prochain article ne devrait pas
paraître avant le 22 ou le 23 mars.
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